L'entreprise n'existe pas. Seule la société d'actionnaires dispose d'un fondement juridique qui lui vient du temps où un empereur a bâti sa puissance sur la bourgeoisie au début du 19ème siècle. Sa loi de 1804 soumet l'activité économique du pays à l'égoïsme des associés dont le seul but et de faire un bénéfice dans le but de le partager en fonction de ce qu'ils ont mis en commun.
 |
| Wikipédia - Code civil - TITRE IX. Du contrat de société |
Les actionnaires réunis en société d'actionnaires ont apporté le capital social initial et le confortent éventuellement à chaque augmentation de capital, Ils ne font rien de plus quand ils ne participent pas au travail. Certains actionnaires peuvent apporter leur "industrie" prévoit la loi 1833 du code Napoléon et travaillent - le grand capitaine d'industrie.
Au contraire, le collectif de travail produit la valeur ajouté - et le grand capitaine d'industrie qui travaille y participe. Cette valeur ajoutée permet de rembourser les dettes qui permettent de conforter les ressources, de réparer l'outil de travail, de conforter les fonds propres et de gratifier les actionnaires (dividendes) et des salariés (primes).
Considérons l'entreprise comme fondée par les ressources (R*) qui ont financé l'outil de production, la société d'actionnaires ne contribue qu'au capital social (K*), le collectif de travail, après avoir réparé l'outil de production, rembourse les dettes et conforte les fonds propres. Si l'entreprise est bien considérée comme un bien commun, le collectif de travail doit détenir (R - K/R) des droits de décision et (F - K) du patrimoine de l'entreprise. Bien sûr, les membres du collectif de travail ne peuvent disposer personnellement de leur propriété contrairement aux actionnaires.
Les salaires ne sont pas l'indemnisation des salariés donnée par la société d'actionnaires, mais ce qui est distribué par le collectif de travail à chaque travailleur. La société d'actionnaire ne crée pas d'emploi, c'est le collectif de travail qui s'organise de façon structurée: employés, cadres et direction.
Les fonctions de président (représentant de la société d'actionnaires) et de directeur général (en charge du collectif de travail) sont de plus en plus séparées. Le mouvement en cours revient sur une évolution très néolibérale apparue au milieu des années 1970. Il faut continuer ce mouvement en donnant un statut juridique à l'entreprise distinct de celui de la société d'actionnaires. Sans cela, l'entreprise continuera à être le lieu d'un vol permanent.
La valeur travail
"Voilà deux mots à consonnance positive, abondamment glorifiés par le président de la République lors de son allocution du 9 novembre dernier."** Sarkozy en avait fait un étendard. Le salaire n'est en rien la reconnaissance d'une contribution, son individualisation n'a rien d'une juste reconnaissance, ce n'est que le prix de marché que chacun reçoit. Les réformes du travail, de l'indemnisation du chômage n'ont pour but que de fragiliser la position des salariés devant le pouvoir des employeurs.
La valeur du travail, c'est la valeur ajoutée qu'il produit, pas "[…] le paiement du travail […]."