En forgeant le barbarisme « désmicardisation », Gabriel Attal a souligné l’insuffisance des rémunérations, facteur de nombreux conflits sociaux et vecteur de faiblesse économique.
[Le Monde - Les débats éco du samedi 2 mars 2024]
« Il faut retrouver la logique d’un capitalisme vertueux, dont une nouvelle répartition des revenus serait un levier fondamental », annoncent les économistes Jean-Hervé Lorenzi et Alain Villemeur. Ils expliquent pourquoi une proportion de deux tiers pour un tiers entre les parts du travail et du capital est la plus créatrice d’emplois.
« Continuer à soutenir l’offre pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises est-il un objectif raisonnable ? », s’interroge l’économiste Natacha Valla. Elle suggère de favoriser les facteurs d’augmentation des revenus du travail (formation, innovation, simplification), qui sont aussi des vecteurs de compétitivité.
« Il est nécessaire de recentrer les débats sur le salaire, qui reste le premier instrument de partage de la valeur dans les entreprises », estime l’économiste Noélie Delahaie. Elle décrit les mécanismes qui permettent aux entreprises d’éviter d’augmenter les rémunérations.
« Le salaire moyen annuel net a quintuplé entre 1913 et 2020 », rappelle l’historien Michel-Pierre Chelini. Les institutions ont joué, autant que le marché, un rôle majeur dans l’évolution historique des salaires en France.