La crise sanitaire de 2020 a constitué une rupture dans le parcours suivi par nos sociétés. Nous nous sommes habitués avant à ce que le travail ne serve qu'à produire des richesses captées par l'insatiable appétit du capital. L'épidémie du Covid a montré aux travailleurs au front des besoins essentiels à quel point leur rôle est important pour assurer la bonne santé et le bon fonctionnement de la société, que leur salaire ne reconnaissait pas la valeur de leur travail. De nombreux travailleurs se sont interrogés sur le travail, son sens, son utilité, sa finalité.
Le travail est souvent réduit à l'emploi. Or le travail est bien l'activité de l'Homme sur le monde pour obtenir des produits et des services socialement utiles. Les retraités qui ne sont plus soumis à la nécessité d'avoir un emploi pour disposer de revenu en savent quelque chose: "s'investire dans les municipalités ou dans le milieu associatif, garder les petits enfants ou accompagner les parents plus âgés en tant qu'aidant familial, accompagner parfois de jeunes adultes qui ont des difficultés à assumer les contraintes du quotidien… représente 8 Md d'heures en moyenne chaque année. [conférence de union fédérale des retraités 2023 de la FAPT-CGT]
Avant le confinement déjà (mouvements sociaux à l'hôpital) la conscience de l'existence d'activités essentielles mal reconnues pointe d'abord la question du salaire actuellement soumis comme l'emploi aux coups de force du marché de l'emploi. Mais ces questions du salaire et de l'emploi embarquent celle du sens du travail, son utilité et son rôle dans la formation personnelle de son humanité, celle de son impact sur notre environnement.
"A la CGT, la construction des revendications commence par l'expression des besoins." La FAPT-CGT a donc décidé d'organiser une campagne sur le "sens du travail" au travers de plusieurs consultations dont la première est inspirée par le livre de Thomas Coutrot et Coralie Perez: "Redonner du sens au travail".