Ceux qui la souhaitent comme ceux qui s’y résignent décrivent la future économie décarbonée comme la solution aux problèmes de l’humanité. Au risque d’occulter résistances et contradictions.
« L’heure est à la postcroissance et à la satisfaction des besoins humains fondamentaux sans dépasser les limites planétaires », estime le chercheur Martin François. Pour redistribuer dans une économie de postcroissance, il propose d’explorer de nouvelles idées politiques, comme celle d’un revenu maximal.
« La lutte contre le réchauffement climatique ferme la porte à tout débat sur l’atteinte aux libertés individuelles à laquelle elle conduit », analyse la juriste Mathilde Hautereau-Boutonnet, qui s’inquiète des menaces que la priorité donnée aux politiques environnementales fait peser sur les libertés individuelles.
En ce qui concerne la transition écologique, « il est déraisonnable d’attendre des panneaux solaires et des éoliennes plus qu’ils ne peuvent offrir », remarque l’historien Jean-Baptiste Fressoz. Il s’insurge contre le mythe d’un remplacement programmé des énergies fossiles par les énergies renouvelables.
« La transition énergétique engendre des processus de violence et de domination », ajoute l’anthropologue Mark Goodale. Il montre comment le « verdissement » de l’économie capitaliste reproduit des modes de domination économique et culturelle antérieurs.