19 mars 2020

Reconstruire l'entreprise pour émanciper le travail

Pourquoi l'entreprise, qui est une entité politique, économique, productive et sociale n'est-elle pas présente dans de nombreuses théories critiques, au moins sous sa forme non capitaliste ? Faudrait-il abandonner au patronat et au capital la définition légitime de l'entreprise ?


Agenda Année 2019-2020 : "Entreprise" co-animé par Daniel Bachet et Benoît Borrits
  1. 7 octobre 2019 :  Introduction générale par Daniel Bachet - Reconstruire l'entreprise pour émanciper le travail.
  2. 4 novembre 2019 : Benoît Borrits - Le fonctionnement de la société de capitaux
  3. 2 décembre 2019 : Olivier Favereau - L'entreprise et le partage des pouvoirs: cinq surprises d'une recherche de longue durée sur l'entreprise et le travail 
  4. 24 février 2020 : Jacques Richard - Pour une comptabilité de l'entreprise adaptée au renouvellement de l'environnement (CARE)
  5. 3 février 2020 : Benoît Borrits - La formation macroéconomique des profits et l'action de l'état
  6. 2 mars 2020 : François Morin - Entreprise et finance
  7. 30 mars 2020 : Paul-Louis Brodier - Refonder l’entreprise et les outils comptables
  8. 4 mai 2020 : Benoît Borrits - Coopératives, un modèle pour l’entreprise ?
  9. 8 juin 2020 : Hervé Defalvard - Coopératives et communs
  10. 6 juillet 2020 : Thomas Coutrot - Libérer le travail. Des méthodes alternatives de management
Reconstruire l'entreprise
pour émanciper le travail
Depuis longtemps déjà, la manière de compter usuelle contribue directement à la reproduction de l'entreprise dont l'objectif supposé serait la recherche du profit. Pourtant, adopter un langage comptable plutôt qu'un autre, c'est adopter une représentation de l'entreprise, de sa finalité, de son efficacité et des rapports de pouvoir. Il est donc possible de compter différemment en vue de proposer une alternative cohérente et opératoire à l'entreprise capitaliste.

Les outils de gestion présentés dans cet ouvrage sont des technologies politiques. Ils orientent la façon de voir, d'organiser le travail et de prendre des décisions. Ils ont également pour mission d'empêcher les atteintes aux fonctions environnementales essentielles à la survie de la biosphère et de prévenir les dégâts collatéraux du développement économique sur les humains (risques socio-psychologiques, accidents, coût de l'insécurité environnementale, etc.).

Dans cette nouvelle logique, le travail devient une source de valeur et de développement et non un coût ou une charge à réduire sans cesse. L'intérêt social est alors celui de l'ensemble des parties constitutives de l'entreprise qui sont toutes aussi légitimes les unes que les autres pour agir et être impliquées dans les processus de création et de décision.