6 avr. 2024

La révolution du travail par l’intelligence artificielle

Promesse de croissance et de gains de productivité pour les uns, risque de destruction massive des emplois pour les autres, l’intelligence artificielle (IA) générative devra surtout faire avec la réalité du travail.
[Le Monde - Les débats éco du samedi 6 avril 2024]

« L’IA n’est pas considérée comme une solution parmi d’autres, mais comme la solution à tous les problèmes de l’organisation du travail », remarque le psychologue du travail Marc-Eric Bobillier Chaumon. Il met en garde contre un déploiement « par le haut » d’outils technologiques au mépris des réalités humaines.

« Sommes-nous encore capables d’éviter d’introduire l’IA dans les organisations du travail sans réel esprit critique ? », s’interrogent les consultants Laurence Gabriel et Philippe Guichardaz. D’après eux, il faut rétablir une synergie entre chefs d’entreprise et salariés pour relever le défi de l’entrée de l’intelligence artificielle dans le monde du travail.

« L’humain, qui est le point de départ de tout dispositif numérique, doit rester le point d’arrivée », estime Jean-François Lucas, délégué général du cercle de réflexion Renaissance numérique. Il suggère que les concepteurs des systèmes d’IA soient sensibilisés aux conséquences sociales, cognitives, éthiques et environnementales engendrées par leurs choix techniques.

« Sam Altman va-t-il réussir à maintenir le cap de la double mission d’OpenAI ? », se demandent les chercheuses en gestion Julie Battilana et Anne-Claire Pache. Elles décrivent la cohabitation difficile entre mission d’intérêt général et objectif commercial de l’éditeur de ChatGPT.