22 avr. 2024

Sortir du cul de sac dans lequel nous a entraîné la politique des "aides aux entreprises".

Bruno Le Maire veut détruire l'Etat providence et le remplacer par l'Etat protecteur ! Il veut remplacer la sécurité sociale par la charité. Il veut mettre fin à "la gratuité de tout, pour tous" après que ses amis politiques ont appauvri la sécurité sociale pour aider les entreprises en faisant exploser les dépenses de l'Etat. Une sortie du cul de sac dans lequel les gouvernements nous ont enfermé depuis quarante ans est envisageable : l'objectif étant de supprimer le déficit publique et le déficit social, ainsi qu'assainir l'environnement des entreprises.

Depuis quarante ans les gouvernements, de gauche comme de droite n'ont cessé de mener une politique "d'aide aux entreprises" construite sur des exonérations sociales des cotisations patronales, en substituant cette partie là des salaires, à la place des entreprises, par des impôts. Depuis quarante ans droite et gauche poursuivent cette politique qui a pour effet d'imposer à l'Etat des dépenses qu'il ne devrait pas assumer et le prive de recettes nécessaires jusqu'au bilan dressé par l'IRES.

Trois formes d'aides aux entreprises

Le paiement d'une partie des salaires les plus bas par l'Etat pour les entreprises ne fait pas qu'alourdir le déficit public (5,5% cette année selon le tableau de bord de l'INSEE), mais il pousse les entreprises à bloquer le maximum de salariés dans des salaires proches du SMIC (la smicardisation).

Cette aide indifférenciée des secteurs et des catégories d'entreprise coûte cher à l'Etat sans cibler les besoins, alors que les besoins sont très différents selon les secteurs et selon les catégories.

Un usage différencié de la valeur ajoutée selon les secteurs et les catégories d'entreprise.

ALSES
Pour vraiment aider l'entreprise il faut cibler celles qui en ont vraiment besoin, il faut mutualiser la charge des salaires. L'association ALSES (Association pour une loi de sécurité économique et sociale) propose de mutualiser une partie de la production grâce à une allocation pour chaque emploi dont le financement ne mobilise plus de l'argent public, mais la cotisation de toutes les entreprises en fonction de leur valeur ajoutée. Avec moins de 7% de cotisation sur leur valeur ajoutée, les entreprises peuvent supprimer le poids des aides aux entreprises qui pèse sur le budget de l'Etat peut être supprimé. La subvention va directement à l'emploi. Mais le niveau des salaires peut-il être encouragé à la hausse avec la mise en place de cette Sécu pour entreprises?

Le rapport Cotis montre, qu'en moyenne, deux tiers de la valeur ajoutée va aux salaires. le tableau de l'usage de la valeur ajoutée produit par l'INSEE montre bien que ce n'est le cas que pour les ETI (les PME qui réussissent). Cet usage moyen de la valeur ajoutée constitue un partage vertueux entre salaires et profits qui produit de la croissance.

Il ne suffit pas de réaliser ce partage au niveau macroéconomique, il faut le réaliser au niveau de chaque entreprise. Si elles cotisent aux deux tiers de leur valeur ajoutée cela sera un progrès pour la majorité des entreprises, en particulier pour les MIC et PME, ainsi que pour les secteurs de la construction, de l'hébergement-restauration, des services aux entreprises et aux particuliers.

N'étant plus soumis au marché, les salaires pourraient rémunérer la qualification et l'expérience si bénéfiques à la société. Le tiers consacré aux profits peut alimenter un système de gratifications (dividendes et primes) susceptible d'animer un marché pertinent du travail.