Après le comportement du Président et de ses partisans pendant la campagne des Législatives, ainsi que le résultat de ces élections, je ne crédite plus Macron d'aucune noblesse républicaine. Ce qui suit n'a rien à voir avec la réalité et n'est que pure fiction dans la vie politique aujourd'hui.
Macron se déclare investi par la France contre le repli, la tentation nationaliste, la nostalgie du passé, aux sirènes supposées avoir quitté les rives au siècle dernier. Macron se déclare investi sur un projet républicain et européen, d'indépendance dans un monde déstabilisé, de progrès scientifique, social et écologique, fidèle à l'esprit des lumières tournant le dos aux démagogies faciles.
Le peuple français n'a pas prolongé le mandat qui s'achève et Macron déclare l'avoir compris. Il se présente comme un nouveau Président élu par un Peuple nouveau, différent d'il y a cinq ans. Et son action sera résolue pour la France et pour l'Europe:
- bâtir une nouvelle paix pour l'Europe et une nouvelle autonomie;
- faire de la France une puissance agricole, industrielle, scientifique et créative;
- bâtir une société du plein emploi et d'un juste partage de la valeur ajoutée;
- faire de la France une grande puissance écologique par une transformation radicale de nos moyens de produire, de nous déplacer, de vivre en métropole comme dans nos Outremer;
- continuer à nous attaquer aux inégalités en refondant notre école et notre santé;
- construire des progrès pour chacun et l'égalité entre les femmes et les hommes;
- continuer de protéger nos compatriotes, sur tous les continents (avec une armée forte), au quotidien, contre le terrorisme et les cyberattaques;
- et, enfin, rassembler nos territoires, des ruralités aux quartiers populaires, des métropoles à nos Outre-mer.
Cette action, Macron l'affirme, ne consistera pas à enchaîner les réformes, mais à rassembler avec respect, considération et association de tous. "En partageant les objectifs, les ambitions, les responsabilités au niveau national, en faisant travailler ensemble le Gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et en associant partout à travers le pays l'ensemble des forces vives politiques, économiques, sociales et culturelles pour décider et faire, en planifiant, en réformant, en associant, je suis sûr que notre pays peut en même temps décider de grandes ambitions nationales et libérer la créativité et les initiatives partout dans le pays. Surtout, ce sera là le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin. Elle sera bien entendu aussi institutionnelle et politique, mais elle doit être en acte et dans la pratique de chaque jour et chacun aura sa part de responsabilité."
Fidèle à nos valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité qui font de nous des Français, à notre histoire millénaire qui nous lie les uns aux autres, à notre culture à part, à notre langue "dont l'abbé Grégoire disait qu'elle est l'idiome de l'universel", Macron prône l'amour de la République, la prééminence de la volonté générale sur les intérêts particulier, le respect de la loi comme clef de voûte du contrat social.
Emmanuel Macron se sent redevable de la confiance accordée par ce vieux peuple enraciné dans son territoire qui a offert au monde les rêves les plus fous: l'humanisme, les lumières, les droits de l'Homme pour que la France n'aie pas fini d'inspirer le monde. Il s'engage à la servir.
Ce que je pense
"Le travail sera libéré, les entreprises seront soutenues, l’initiative sera encouragée" affirmait Emmanuel Macron dans son discours d'investiture de 2017. Après un premier quinquennat militant, conduit à la hussarde, le nouveau président craint une Assemblée nationale nouvelle qui cherchera à transformer la société vers plus de droits pour le travail, plus de commun pour les entreprises et plus de programmation pour l'économie.
Avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre, l'Exécutif français devrait bénéficier d'une cohabitation intéressante qui rénovera les fonctions de chacun. Cette rénovation vient au moment où les entreprises séparent les fonctions de président centrées sur les intérêts de la société d'actionnaires et celles de directeur général centrées sur le projet d'entreprise. Les rôles de chacun pourront être clarifiés et le nouveau président semble l'accepter.
J'espère que cette clarification sera institutionnalisée au niveau de l'entreprise avec un nouveau statut distinct de celui de la société d'actionnaires qui reconnaisse la propriété d'usage du collectif de travail sur la valeur ajoutée qu'il produit à chaque exercice.
L'investiture acceptée par le nouveau président et celle dont la nouvelle union populaire écologique et sociale peut être investie par les citoyens lors des prochaines législatives doivent pouvoir inspirer le monde pour relever les défis du moment présent.