"Si Macron pense à gauche, pourquoi le voit-on à droite ?" se demande Speranta Dumitru dans la tribune. Mais si on le voit à droite, c'est qu'il pense à droite. C'est tout simplement la différence entre le discours et les actes.
Le schéma logique est le suivant p=>q et ne rend pas p (Macron pense à gauche) vrai plutôt que faux,. Quant à q (Macron doit être vu à gauche), il est évident que la proposition est une question de foi et qu'on ne voit majoritairement pas Macron à gauche.
Qu'est-ce qu'être de gauche? Il faut revisiter l'histoire. C'est la valeur accordée au travail qui détermine qu'on se positionne à gauche: pour la droite le travail n'a qu'une valeur locative et le salaire supprime toute la dette envers lui; pour la gauche, le travail est la seule source de création de la valeur, il produit la valeur ajoutée et apporte à l'entreprise le profit. Le capital doit partager le pouvoir sur l'entreprise avec le collectif de travail en proportion des contributions respectives.
Le communisme donnait cette valeur du travail, mais il ne respectait pas le droit de propriété sur le capital social, un droit constitutionnel. Le rapport capital_social/ressources est inférieur à 1/3, c'est le rapport qui doit être présent au conseil d'entreprise dirigeant l'entreprise.
Macron, comme ses jeunes porte-voix, reste sur une vision locative du travail et se limite à rendre les travailleurs les plus employables possible. Le trois objectifs qu'il dit (selon l'article) caractériser le progressisme est aussi un objectif pour la gauche, mais ils ne font pas du progressisme de gauche. Le progressisme de Macron n'est pas un progressisme de gauche.