Depuis mi-juillet il n'est question que de Benalla depuis la mi-juillet, date à laquelle le journal Le Monde s'est penché sur l'identité d'un individu qui avait toutes les apparences d'un agent de maintien de l'ordre dans la manifestation du 1er mai à Paris.
Jusqu'à présent, mon opposition au président de la République venait du contenu de la politique que les Français ont finalement accepté par leur vote aux élections présidentielles. A part le discours sur "le nouveau monde", ce contenu avait été largement porté par les socialistes autant que les gouvernement de droite qui se sont succédés depuis le milieu des années 1980.
L'affaire Benalla révèle tout de même une volonté de mettre en place une garde personnelle indépendante du ministère de l'Intérieur. Combien de dictateurs montrant les meilleures disposition pour le bonheur de leurs concitoyens ont fini par utiliser une telle force contre leur peuple?
La démocratie a besoin des dispositifs de contrôle et des contre-pouvoirs susceptibles d'empêcher ces dysfonctionnements installés par soucis d'efficacité - c'est probablement ce qui a motivé Macron. Les discussions et les investigations de la commission parlementaire ont mis le doigt sur les mensonges ou les cachotteries des acteurs gouvernementaux, comme si le mensonge était plus grave que la faute.
La presse et l'opposition ont joué leur rôle. Elles doivent maintenant s'assurer de l'impossibilité de mise en place d'une garde présidentielle et promouvoir le débat politique au fond. La réforme constitutionnelle que veut réaliser Macron constitue un au autre danger pour la démocratie et la question démocratique reste sur le devant de la scène. Il faut sortir du régime présidentiel.
La prime à la majorité semblable à celle mise en oeuvre dans les conseil municipaux permet de constituer une assemblée sachant gouverner. Le pouvoir exécutif pourrait émaner d'une Assemblée Nationale élue à la proportionnelle, la liste arrivée en tête bénéficiant d'une prime de 30% par exemple. Le Sénat pourrait perdre son caractère de maison de retraite du personnel politique en étant élu au suffrage universel et constituer la représentation des territoire par la définition de circonscriptions appropriées.
Macron seul avec ses proches savent si le reproche de personnalisation du pouvoir est vrai. Mais l'affaire Benalla et la réforme présidentialiste de la constitution sont des indices graves. Il est temps de relever le défi de la 6ème République.