Le « moment de vérité » du 15 juillet sur le budget vous était resté en travers de la gorge ? Le cours de rattrapage du professeur Bayrou, lundi 25 août, pour sa rentrée politique, ne sera pas plus digeste. On aurait naïvement pu penser que l’ampleur de la colère populaire et l’unanimité contre la violence de cette cure d’austérité auraient fait réfléchir, si ce n’est reculer, le gouvernement pendant l’été. Mais celui-ci n’ira même pas au combat parlementaire.
C’est une tout autre stratégie qu’a choisie le couple exécutif, plus cynique encore. Cette annonce d’un vote de confiance le 8 septembre, censée prendre tout le monde de vitesse et contourner l’obstacle d’une rentrée sociale explosive, sonne comme un aveu d’échec. « C’est moi ou le chaos », a laborieusement développé le premier ministre, ultime fusible d’un pouvoir macroniste illégitime, dont la politique est rejetée par une majorité de Français.
Avec ce coup de théâtre, François Bayrou choisit finalement lui-même sa date de départ. Jusqu’ici assurance-vie du président de la République, Marine Le Pen a annoncé dans la foulée que son groupe voterait contre la confiance. Le premier ministre a voulu faire tapis. Il a perdu la partie. Car son maintien à Matignon tiendrait du miracle. François Bayrou y croit. Nous, non.
Un an après la nomination de Michel Barnier, ce retour à la case départ était couru d’avance. Reste à Emmanuel Macron la responsabilité de nommer un premier ministre issu du Nouveau Front populaire, comme le dictait le verdict des urnes à l’issue des élections législatives.
Le chaos politique, c’est lui. Le chaos économique, c’est lui et sa funeste politique de l’offre, qui a vidé les caisses publiques pour gaver le capitalisme français. Le chaos démocratique, c’est lui aussi, premier président à avoir refusé le résultat des élections, préférant jouer avec le feu des passions tristes de l’extrême droite pour se maintenir au pouvoir.
Quel que soit son prochain fusible, le résultat sera le même. Les Français ont soif de progrès, de changements majeurs pour la justice sociale et environnementale. Cette urgence place une fois de plus la gauche, dans toutes ses composantes, devant ses responsabilités. Elle a su le faire il y a un an avec la dynamique du NFP. Le temps presse.