14 août 2024

L'exploitation du travail et le modèle d'entreprise

Depuis une quarantaine d'années, la répartition salaires-profits est stable à 2/3-1/3. Cela signifie que le PIB produit chaque année en France est utilisé aux deux tiers par les salariés pour leur besoin propre et au tiers en profits rembourser les dettes, pour conforter et développer les entreprises et pour gratifier les propriétaires (dividendes) et les salariés (primes).

Mais la fixation des salaires et des gratifications, bien que contrôlé par le code du travail, est à la main de la société d'actionnaires, comme l'usage des profits et la distribution des gratifications. Bien que le collectif de travail produise la valeur ajoutée, il n'en dispose pas le plein usage. Là réside l'exploitation du travail.

Si la Société d'Actionnaires (SA) apporte bien le capital social initial comme à l'occasion des augmentations de capital et engage l'entreprise dans des emprunts, c'est bien le collectif de travail (CT) qui produit la valeur ajoutée répartie entre salaires et profits. Le remboursement des dettes, l'entretien et le développement de l'entreprise sont bien financés par le produit du travail du collectif, comme le bénéfice distribué en gratifications (dividendes et primes).

La part du capital social dans les fonds propres constitue bien la mesure des contributions respectives de la Société d'actionnaires (SA) et du Collectif de Travail (CT). C'est cette mesure qui devrait définir le pouvoir de chaque partie constituante (SA) et (CT) au sein du Conseil d'Entreprise (CE), ainsi que la répartition des bénéfices entre actionnaires et salariés.

Pour remplacer l'égoïsme par la coopération.

En contestant la propriété privée du capital social des entreprises, la gauche du 20ème siècle n'est parvenue qu'à remplacer le capitalisme privé d'une multitude d'acteurs par un capitalisme d'Etat centralisé. On sait quelles monstruosités sociales cela a généré.

Depuis son 17ème congrès (2014, Dijon), l'Ugict CGT s'engage "à agir pour un nouveau statut de l’entreprise, distinct de celui de la société d’actionnaires, lui ouvrant une autonomie d’action et de décision, d’opposition et de proposition non sanctionnables face aux actionnaires." (résolution 1.1 page 29 du document d'orientation).