Extrait des débats éco du Monde publiés le 22 octobre 2022 (newsletters@redaction.lemonde.fr).
La nouvelle mouture de la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron est axée sur le recul de l’âge de départ. Au-delà de l’équilibre financier du système, le gouvernement poursuit un objectif économique et budgétaire.
« Les réformes sociales de l’exécutif visent sans ambiguïté à conforter une rupture avec le développement historique du système social français », constatent les chercheurs Jean-Claude Barbier et Michaël Zemmour. Ils remontent le fil reliant les réformes de la retraite, de l’assurance-chômage, du revenu social d’activité et du service public de l’emploi.
Selon les économistes Florence Legros et Vincent Touzé, « le recul effectif est inférieur au recul théorique de l’âge de départ ». Ils estiment que travailler plus longtemps peut générer une manne budgétaire qui ouvre l’éventail des possibilités de dépenses nouvelles.
« De quel niveau de confort manquerions-nous si fortement qu’il faille d’urgence que tout le monde se retrousse les manches après 62 ans ? », s’interroge, de son côté, Nicolas Postel. Pour l’économiste, ni l’équilibre financier, ni l’augmentation du taux d’emploi, ni la réduction des déficits publics ne seront permis par une réforme paramétrique.
« La vraie réforme consisterait à compléter le régime par répartition par de l’épargne obligatoire », explique le député (LR) des Hauts-de-Seine Philippe Juvin, qui plaide pour la création d’un fonds d’épargne-retraite souverain garanti par l’État, aux cotisations constantes.