13 mars 2022

La gauche est morte, vive la gauche.

A priori, la gauche n'a aucune chance d'accéder à la présidence de la République. Si l'on n'est pas convaincu, c'est vraiment le signe d'un autisme digne du plus obtus des idéologues; la droite, occupe tout le terrain politique avec ses soucis d'existence de la nation ou son obsession de la compétitivité.

Mélenchon fait la course en tête de la gauche depuis qu'il est question des présidentielles. Mais il ne plaît pas avec ses réactions épidermiques à la moindre contrariété, surtout depuis qu'il s'est opposé à une perquisition en se prétendant être la République. Hidalgo et Jadot sont les plus virulents opposants à Mélenchon, notamment à propos d'un arrêt des importations de gaz et de pétrole russe. L'un et l'autre se traitent de "Munichois" et de "Va-t'en guerre".

Or les sondages autorisent à penser qu'il soit possible d'obtenir un deuxième tour droite-gauche Macron-Mélenchon. Le fossé qui se creuse entre Jadot et Mélenchon semble tellement être profond qu'il laisse penser que Jadot préfèrera Macron (Le Monde du 12 mars). Il ne s'agit pas de simple perspectives électorales, mais de l'avenir de la grande majorité de nos concitoyens qui endurent les difficultés liées aux questions de pouvoir d'achat, de sécurité sociale et d'emploi de leur travail.

J'ai milité vingt-quatre ans au parti socialiste. Dans ce parti dominé par les socio-démocrates - qualificatif assez inadapté à la réalité française - je me suis rarement trouvé dans la majorité, étant plus attaché à la transformation de la société qu'au gouvernement de bon père de famille. Le PS s'est imposé comme le seul parti qui n'enferme pas dans l'opposition. Il était constitué de trois tiers: un premier tiers travaillant à la transformation de la société pour plus d'égalité, un deuxième tiers sincèrement réformiste, mais surdimensionnant le poids de l'inertie du système et un troisième prêt à rejoindre la droite plutôt que de travailler à la transformation de la société - ses membres sont en train de rejoindre Macron.

Aujourd'hui, je suis membre de la gauche républicaine et socialiste, un micro-parti qui a adopté la stratégie du coucou pour vivre en soutenant la France Insoumise. Pour les présidentielles, le parti s'est prononcé pour Montebourg. Mais à la suite de la défection de ce candidat, les instances du parti ont choisi de soutenir Roussel (conférence). Une certaine grogne est apparu bien-sûr au sein du parti: Des élus et militants de la Gauche républicaine et socialiste, en désaccord avec le ralliement de leur direction à Fabien Roussel, appellent à voter Mélenchon pour empêcher un second tour Macron-Le Pen. (Politis)

Il me semble que voter Mélenchon contribue à faire gagner la gauche (celle qui pense que les collectifs de travail sont propriétaires de la valeur ajoutée des entreprises) aux Présidentielles 2022 et que voter pour un candidat soutenu par les partis soutenant la candidature de Roussel aux Législatives 2022 confortera cette victoire.

Quant à la transition écologique, je n'ai rien trouvé de plus précis que "The Shift Project" présenté par Jean-Marc Jancovici dans sa publication de la synthèse du plan de transformation de l'économie française.

La gauche est morte, mais il n'est pas nécessaire de la voir disparaître pour qu'elle renaisse de ses cendres. Dès le mois prochain, elle peut être en capacité de transformer la société avec un statut de l'entreprise qui reconnaisse la propriété des collectifs de travail sur la valeur ajoutée et distribue le PIB du pays à tous ses citoyens en fonction des moyens que chacun apporte (qualification et expérience) en gratifiant la réussite des initiatives et du travail personnels (dividendes et primes).