16 févr. 2022

Le trou du commerce extérieur

Notre déficit extérieur n'a jamais atteint cet abîme: 84,7 milliards d’euros en 2021. La question du pouvoir d'achat tombe mal. Sa résolution va alourdir les charges de nos fleurons exportateurs et creuser encore le déficit commercial. C'est pour cela que la droite prennent sur les cotisations pour augmenter le salaire net baissent les impôts de production et creusent ainsi les déficits sociaux et publics pour justifier d'autres privatisations. 

Depuis le milieu des années 1980, le PIB (somme des valeurs ajoutées des entreprises et administrations) est distribué entre salariés (salaires et cotisations sociales) et entreprises respectivement à 2/3 et 1/3. Mais il faut faire deux remarques:

  1. Les salaires sont de plus en plus inégalitaires pour deux raisons: les bas salaires sont de plus en plus nombreux à cause des exonérations de cotisations et les hauts salaires sont à la fois de plus en plus élevés et de plus en plus nombreux.
  2. La part de 1/3 affectée aux entreprises est une moyenne, un quart ont moins (main-d'œuvre nombreuse, petites entreprises soumises à gros donneurs d'ordre, entreprises insuffisamment pourvues en capital) et un quart plus (secteur des services immobiliers, grandes entreprises).

C'est cette proportion qu'il faut utiliser pour comparer la compétitivité entre les pays. C'est cette proportion qui empêche de résoudre les problèmes de pouvoir d'achat sans baisser les plus hauts salaires. C'est l'écart à la moyenne de cette proportion entre les entreprises qui rend nécessaire la mutualisation de paiement des salaires.

Quant aux angles d'attaques en matière d'amélioration du commerce extérieur, on en a trois:

  1. Aller plus loin dans la chaîne de valeur sur les biens que l'on exporte ;
  2. Prendre en charge les chaînons manquant de nos chaînes de valeur ;
  3. Améliorer notre effort de R&D et ne pas se satisfaire du crédit recherche.

Autrement, le déficit extérieur n'est pas un mal en soit, c'est juste un indicateur de nos imperfections. Quand on gagne beaucoup d'argent, on peut le dépenser en gourmandises.