L'Huma du 4/02/22 |
La résilience avec laquelle l'économie française a passé la crise sanitaire est source de surprise pour GRB: "davantage de gens employé, plus d'entreprises et moins de faillites que prévu". Mais il invoque aussi les dispositifs mis en place du "quoi qu'il en coûte" par le gouvernement pour passer les vagues de la pandémie à chaque nouveau variant sans mettre en avant, bien-sûr, le chômage partiel, qui a quand même consisté à verser les salaires de plusieurs millions de salariés à la place des employeurs.
"Pour produire avec moins d'émissions de gaz à effet de serre jusqu'à l'objectif de neutralité en 2050", GRB va jusqu'à prononcer le mot de planification étatique pour assumer "une vision à dix, vingt, trente ans", pour assurer les efforts massifs d'investissement s'entend.
FR rejoint GRB sur l'option prise pour atteindre l'objectif de neutralité en 2050, pas moins consommer, mais réindustrialiser le pays grasse une technologie plus économe en énergie décarbonée : le nucléaire. Il compte bien s'appuyer sur le marché de 450 millions d'européens et sur "une filière de formation, du CAP eu diplôme d'ingénieur".
FR se différencie de GRB par sa critique du capitalisme qui laisse 90 millions d'européens dans la pauvreté et fait de la France "la championne d'Europe de distribution de dividendes". Alors que FR "fixer des objectifs sociaux et environnementaux aux entreprises, à l'économie", GRB rappelle que qu'il n'est "pas contre la présence dans le conseil d'administration des entreprises cotées de salariés", mais rappelle que, "à la fin des fins, il faut du capital et c'est donc celui qui le détient qui décide". Pour lui, l'Etat ne paie pas, "il prélève d'abord". Et pour toute réponse le patrons des patrons se voit opposer les nombreuses exonérations fiscales et sociales et que les salariés, s'ils "ne donnent pas de sous", "produisent la richesse par leur force de travail".
C'est bien le capital qui donne le pouvoir dans l'entreprise. Le collectif de travail d'une entreprise produit la valeur ajoutée, il en est donc propriétaire. Or, en moyenne, le collectif de travail laisse un tiers de sa valeur ajoutée à l'entreprise pour réparer les actifs (amortissements), rembourser les dettes et consolider les fond propres (reports à nouveau); le reste est partagé de façon extrêmement inégale entre actionnaires (dividendes) et salariés (primes).
Tout au long des exercices, les salariés financent les ressources nécessaires à l'entreprise que n'ont pas financé les actionnaires. Le poids de la société d'actionnaires dans les décisions qui concerne l'entreprise doit être le même que le poids du capital social dans les ressources, celui du collectif de travail le complément. GRB a raison, celui qui détient le capital doit décider. Les salariés n'ont rien à faire dans le conseil d'administration qui est un organe de la société d'actionnaires (ou société anonyme). L'entreprise doit être gouvernée par le conseil d'entreprise qui réunit actionnaires et salariés en proportion du poids de leur capital dans les ressources.
Les organisations syndicales de salariés, comme l'Ugict-CGT depuis son 17ème congrès de 2014, doivent porter l'exigence d'un statut de l'entreprise distinct de celui de la société d'actionnaires qui donne au collectif de travail le pouvoir que lui donnent ses apports en capital faits à chaque exercice avec sa production de valeur ajoutée.
Pour les Présidentielles 2022, j'hésite entre Jadot, Roussel et Mélenchon qui pourraient renouveler notre modèle de société.