"Nous pouvons nous traiter les uns les autres avec dignité, respect, nous traiter comme voisins plutôt que comme adversaires, arrêter de crier et de hurler pour faire redescendre la température, […]", a déclaré Joe Biden lors de son investiture. Soumis aux anathèmes lancés sur les réseaux sociaux, la démocratie est-elle soumise à cette espèce de jugement de dieu qui donnait raison au vainqueur du duel et allait jusqu'à la mise à mort du perdant?
Comment construire une décision consensuelle sans l'hégémonie d'un groupe? "Il existe deux façons d'aborder un conflit, par le violence et par la force. […] Comment donner de la force à l'action sans basculer dans la violence? La radicalité du pragmatisme nous aide à le penser" nous dit Joëlle Zask dans "Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation" (Le bord de l'eau, 2011)
Anti-relativiste et antidogmatique, tout le contraire de ce qui se passe sur les réseau sociaux, le pragmatisme prend la conflictualité en considération, mais suppose aussi que la violence n'est pas une méthode adéquate et que le respect de la loi de la majorité ne doit pas éliminer le respect des minorités: du conflit sans idéologie.
"L’époque des terres vierges qui semblaient s’étendre à l’infini est révolue.
Les ressources inutilisées sont humaines plutôt que matérielles. Les terres en friche sont les hommes et les femmes adultes qui n’ont pas de travail, les hommes et les femmes jeunes qui butent sur des portes fermées là où, autrefois, ils auraient pu tenter leur chance." affirme John Dewey dans "La démocratie créatrice".
Quelle actualité dans notre monde d'aujourd'hui soumis à une inégalité qui explose entre une multitude de pauvres et une élite qui accapare toute la richesse, notre monde d'aujourd'hui soumis aux ravages de la mort semée par un minuscule virus dont on ne sait se défendre autrement qu'en confinant et en arrêtant l'activité dont dépend la vie, en particulier pour les indépendants. Il est temps d'ouvrir le volet économique de la révolution pragmatique.