Macron se présente comme progressiste contre populiste aux élections européennes. Dans cette alternative, voilà la réponse des Français. "La dernière étude de l’Ifop sur les Français et le pouvoir nous dit le contraire. Réalisée pour le compte d’Ouest-France, publiée ce jour, elle nous apprend que 59 % des Français seraient d’accord pour confier la direction du pays à des experts non élus qui réaliseraient [les] réformes nécessaires mais impopulaires. Et 41 % pour la confier à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement." (Vernay, 2018) Quelle différence entre une dictature des experts et une dictature nationaliste?
Macron se positionne à gauche et à droite. A gauche, il part du PS le plus libéral pour adopter les propositions les plus privatisantes de la droite. Le PS a été tentée de rejoindre le mouvement, beaucoup de ses membres l'ont fait. Sous la conduite d'Olivier Faure, le PS essaie de se racheter une conduite à gauche. Quant à la droite, elle peine à s'opposer à une politique qui reprend toutes ses propositions.
Macron a cadré la campagne de LREM aux Européennes: il veut représenter le progressisme face au populisme qui s'étend sur le monde. Mais ce progressisme, c'est la direction managériale de l'entreprise France autoritaire qui ignore quelque opposition que ce soit, tout corps intermédiaire. Aux Européennes, nous aurions le choix entre la dictature des experts et la dictature identitaire.
Deux oppositions vont contester ce piège: Place publique et La France Insoumise. La première va du PS au PCF en passant par les écologistes et Génération.s. La seconde a obtenu le rapprochement d'Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann. Ces deux oppositions ne semblent pas prêtes à s'unir comme le souhaite Gérard Filoche et son mouvement GDS (Gauche Démocratie et Socialisme) pour les Européennes, les écolos tiennent à tenter leur chance seuls.
Les Européennes posent un gros problème à l’électeur de gauche. Il va lui falloir quitter le niveau tactique et construire une stratégie qui le sorte du cercle vicieux du progressisme qui abîme la vie des gens et les pousse à se jeter dans les bras de la bête hideuse.
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Références: Vernay, S. (2018, octobre 31). La tentation de l'homme fort. Ouest-France (n°22609), p. 1.