Le rapport Favereau, publié par le BIT (bureau international du travail), explore l’impact de la financiarisation de l’économie sur les entreprises et sur les relations de travail et imagine trois scénarios.
Le rapport Favereau, publié par le BIT (bureau international du travail), explore l’impact de la financiarisation de l’économie sur les entreprises et sur les relations de travail et imagine trois scénarios.
1 - Retrouver le fordisme perdu
Considérant que les évolutions de la période explorée ont abîmé le paradis perdu du fordisme, il s’agirait de profiter de la prochaine grande crise pour dé-financiariser brutalement l’économie et retrouver le modèle des relations de travail conçu après la seconde guerre mondiale qui a vécu tout au long des "Trois Glorieuses".
Ce scénario compte sur un événement singulier susceptible d’être très douloureux et parie sur la compatibilité entre économie écologique et productiviste.
2 - Assumer le néo-libéralisme
Il s’agirait ici d’intensifier la financiarisation en accélérant sa marche et transformant l’environnement de l’entreprise comme le travail, l’employabilité des individus, l’auto-entreprise, les mises en réseaux, etc.
La demande de sécurité inhérente à la population risque de ne recevoir aucune réponse et les risques environnementaux ont toutes les chances de rester ignorés faute de prise en compte des externalités dans les calculs de décision.
3 - Réinventer l’entreprise
Il s’agirait ici de reconstruire la gouvernance des entreprises pour mettre la sphère financière sous contrôle du travail (premier volet) et en reconstruisant le politique par l’entreprise (second volet).
Ce scénario lève le biais antidémocratique présent dès l’origine par le monopole exercé par la société des actionnaires sur le gouvernement de l’entreprise comme si elle en était propriétaire. Cet accaparement produit un phénomène d’individualisation du travail absent caché derrière l’exaltation de l’autonomie et de la capacité d’innovation du travail salarié.
Le premier volet institue une coopération capital/travail de la gestion des délocalisations et inverse le rapport de force entre le système financier et le système productif.
Le second volet donnerait un rôle à l’entreprise dans l’édification de la cité, en particulier pour les intérêts sociaux (pas réduits aux actionnaires) et environnementaux.
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