18 mai 2017

Transition écologique et solidaire

Nicolas HULOT est entré dans le premier gouvernement de la mandature Macron 2017-2022 pour installer une transition écologique et solidaire. S'il a bâti sa notoriété sur son activité en matière écologique, Nicolas affirme que la solidarité ne doit pas être une option, mais une condition à la paix sociale". Il faut donc préciser ce qu'est la solidarité.

Nicolas HULOT: "La solidarité ne doit pas être une option, mais une condition à la paix sociale".


Près de 200000 personnes ont répondu "Présent!" à l'appel des solidarités lancé par Nicolas HULOT et Thierry KUHN (Emmaüs). Cet appel s'adresse à celles et ceux qui ont l’impression que quelque chose ne tourne pas rond; à celles et ceux qui ne se sentent pas bien représenté(e)s, ni écouté(e)s, à celles et ceux qui vivent une réalité en décalage avec celle qu’on voit sur les écrans. Il fixe cinq caps:

  • solidarité de tous et toutes avec tous et toutes;
  • solidarité avec la nature et les générations futures;
  • solidarité avec les personnes en difficulté, exclues, discriminées;
  • solidarité avec les sans voix;
  • solidarité avec tous les peuples.
Make.org permet à chacun de faire des propositions.

Je n'ai aucun doute sur l'idée de solidarité porté par Nicolas. L'appel des solidarités l'éclaire parfaitement. Le fait que la solidarité figure dans le nom du ministère qui lui est confié est un encouragement. Mais les conflits ne manqueront pas.

Nos pères ont montré la voie en matière de solidarité avec l'invention de la sécurité sociale. La cotisation doit assurer les recettes nécessaires à la couverture des besoins: lutte contre les inégalités, financement de la transition écologique, santé, logements, emplois, éducation, infrastructures et services dans tous les territoires, accueil des migrants et coopérations internationales.

Le Maire compare la France à une famille: "dans une famille, on ne dépense pas plus d’argent qu’on en gagne. Je souhaite qu’en France, ce soit exactement la même chose". La France n'est pas dans la situation d'une famille. Elle produit plus de 2000 Md€ par an et en distribue les 2/3 en salaires (au travers de circuits extrêmement compliqués mêlant cotisations, fiscalité, remboursements de frais et indemnités. Le 1/3 restant alimente l'investissement et les dividendes à la main des société d'actionnaires.

Les actionnaires fournissent en moyenne moins de 1/3 des ressources aux entreprises et les sociétés d'actionnaires accaparent tous les profits produits. Ces sociétés maîtrisent seules l'investissement de ces profits et n'hésitent pas à en priver les ressources des entreprises qui les ont produit quand elles trouvent des placements plus rentables, oubliant tous leurs devoirs envers les collectifs de travail qui y ont contribué.

La transition écologique et solidaire ne peut que remettre en cause le pouvoir exorbitant des actionnaires. Le pouvoir dans l'entreprise doit être partagé entre la société d'actionnaire (1/3) et le collectif de travail (1/3 pour la direction qui porte le projet, 1/3 pour les représentants syndicaux des salariés). Mais cette remise en question n'est pas une condition préalable et ce qui sera fait avant doit la rendre possible.