27 mars 2017

Le progrès social

Au cœur des campagne électorales du premier semestre de cette année : la Présidentielle et les Législatives, pour un monde meilleur, la CGT fait du progrès social le cœur de son combat que porte de nombreuses propositions.

Les thèmes de la campagne des candidats à la présidence de la République posent un certain nombre de questions qui constituent autant d’enjeux. La présidence Hollande qui n’avait comme objectif que d’inverser la courbe du chômage a mis en œuvre une politique qui n’a pas empêché l’arrivée de 556000 chômeurs de plus qu’en 2012.

Y a-t-il trop de fonctionnaires ?

La saignée la plus forte est mise en avant par François Fillon avec la suppression de 500 000 fonctionnaires. Ils sont 5,4 millions dont 20% de contractuels et dont 100 000 titulaires partent chaque année en retraite. Il ne faudrait remplacer aucun départ à la retraite pendant 5 ans, 60% d’entre eux sont des infirmiers, des enseignants, des policiers et des militaires. La justice est déjà en état d’indigence.

Faudra-t-il, comme en Angleterre, sous-traiter les services publics au secteur marchand au risque de voir s’alourdir la facture ?

Comment améliorer notre système de santé ?

Le système de santé à la française est envié et nos concitoyens y sont fermement attachés. Mais les politiques mises en œuvre empêchent l’hôpital de bien fonctionner, détériorent le maillage territorial par la fermeture des établissements de proximité, accentuent les déserts médicaux en matière de médecine de ville et d’un certain nombre de spécialités médicales comme les soins optiques, les soins dentaires, la dermatologie, etc.

Faudra-t-il toujours cotiser à une mutuelle de plus en plus chère qui rembourse de moins en moins faute d’une prise en charge à 100% par une sécurité sociale universelle ?

Faut-il réformer les aides sociales ?

Les velléités de réforme des aides sociales sont justifiées par une simplification pour les rendre plus lisibles et plus accessibles, mais aussi moins coûteux pour l’État et les CAF, etc. Comment fusionner les aides comme l’AAH (allocation adulte handicapé) à 800 € et un RSA à 535 ? 

Ne faudrait-il pas mettre en place une Sécurité sociale universelle qui réponde à la situation réelle de chacun pour vivre décemment et de gagner son autonomie ?

Doit-on diminuer les droits des chômeurs ?

Si l’Unedic peine à absorber ses 4,3 Md€ de déficit annuel, ce n’est pas la faute à des chômeurs trop payés ; le montant moyen d’allocation est de 1 058 € par mois et la moitié d’entre eux ne sont pas indemnisés. Ce déficit serait largement couvert par une cotisation patronale de 1% sur chaque contrat de travail qui rapporterait 5 Md€ par an ; en taxant plus lourdement les contrats précaires ou en déplafonnant les cotisations sur les salaires élevés, ce serait 1 Md€ par an.

Le PIB n’a-t-il jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui ?

Convient-il de modifier le Code du travail ?

Trop complexe, la droite n’a jamais accepté le code du travail qu’elle n’a pu empêcher de construire. Elle n’a pas cessé de le complexifier pour obtenir des exceptions, toujours plus de précarité. Avec sa loi si mal nommée de loi travail, la présidence socialiste en a rendu l’application facultative.

N’a-t-on pas besoin d’un code du travail du 21ème siècle qui prenne acte des mobilités d’aujourd’hui, mais apporte la sécurité d’un socle interprofessionnel de droits cumulatifs transférables d’un emploi à l’autre (le nouveau statut du travail salarié) ?

Peut-on réduire le temps de travail ?

La droite n’a cessé de combattre la diminution du temps de travail qui a accompagné l’augmentation de la productivité. Les 35 heures ont généré des gains de productivité de 4 à 5% et créé 350 000 emplois en quatre ans. Elles ne sont qu’une référence légale, les Français travaillent plus, les cadres en particulier avec 44 heures par semaine en moyenne.

Faut-il rompre le mouvement séculaire de diminution du temps de travail et poursuivre les politiques qui ont produit cette rupture depuis le début du siècle ?

Est-il possible d’augmenter les salaires ?

La moitié des salariés gagnent moins de 1 783 €. Obsédée par le « coût du travail », un certain nombre de candidats à la présidentielle promettent des allègements de cotisations sociales au risque de fragiliser le système de protection sociale.

Ne faut-il pas revendiquer un système salarial qui sépare la rémunération de la qualification et la rémunération du mérite pour valoriser le travail ?

Quel avenir pour l’industrie française ?

L’industrie française ne produit plus que 10% du PIB contre 16% en Allemagne.

Ne faudrait-il pas faire un état des lieux des filières, établir les besoins de formation, investir dans la recherche et cesser de distribuer de l’argent sans contreparties ?

Faut-il repousser (encore) l’âge de la retraite ?

Depuis 1993, quatre lois ont reculé l’âge légal de la retraite (62 ans en 2010), augmenté le nombre d’annuités nécessaires pour un taux plein (43 ans en 2014), modifié dans un sens moins favorable les modalités de calcul des pensions. Le patronat a imposé une dégradation de la prise en compte des cotisations ARRCO et AGIRC entraînant de fait un report de l’âge de la retraite jusqu’à 67 ans.

L’évolution du PIB* justifie-t-il un tel acharnement alors que les dividendes versés en France explosent (47 Md$, 4ème rang derrière États-Unis, Royaume-Uni et Japon) ?

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* Le PIB est la richesse produite en France chaque année dont les deux-tiers alimentent salaires et allocations.