26 juin 2016

Brexit

"Plus on est pauvre et âgé en Grande-Bretagne, plus on rejette le projet européen." rapporte Laurent JOFFRIN dans son éditorial du 24 juin. Avec la concurrence libre et non faussée, cette population se sait condamnée.

"Des Britanniques déchantent et regrettent déjà d’avoir voté Leave" nous dit le journal Le Monde, dès le lendemain. Trois millions d’entre eux réclament un nouveau référendum. Le Figaro retient sept conséquences économiques : crise financière, inquiétudes chez les patrons anglais, inquiétudes dans les entreprises françaises, effondrement de la Livre, inquiétudes chez les expatriés britanniques, inquiétudes chez les compagnies aériennes low-cost, 4Md€ en moins pour les agriculteurs britanniques. Les souverainistes voient dans le Brexit le chemin que doit suivre leur Pays. Cela permet à la presse de faire l’amalgame entre Font national et Mélenchon.

L'État national n'a de valeur que s'il permet à la démocratie de s'exprimer. Et la stratégie de constitutionnalisation du droit privé est aussi forte en France (loi travail qui place l'accord d'entreprise au-dessus de la loi) qu'en Europe (pouvoir judiciaire européen contre les mobilisations sociales). Démocratiser l'Union européenne me semble plus sensé que de se lancer dans un Frexit : l’ennemi, c’est la constitutionnalisation du droit commercial qui empêche l’Homme de continuer son parcours vers « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations » visé dans la déclaration universelle des droits de l’Homme et les buts et objectifs de l'Organisation Internationale du Travail (Déclaration de Philadelphie).

Soixante-dix ans après la seconde guerre mondiale, le monde a oublié qu’une paix durable ne peut être établie que sur la base de la justice sociale. L’Union européenne ne saurait être acceptée sans mettre en œuvre cette exigence sociale.