8 mars 2014

Négociation et démocratie sociale

L'article n°8 du préambule de la Constitution de 1946, repris dans le préambule de la Constitution de 1958, affirme que "tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective de ses conditions de travail".

Ce principe est mis en œuvre dans le code du travail avec "le droit des salariés à la négociation collective de l'ensemble de leurs conditions d'emploi et de travail et de leurs garanties sociales" dans le livre II du code du travail.

La CGT propose:
  • la démocratisation et la généralisation à tous les salariés de leur droit à la négociation collective (fiche n°17);
  • le droit et la liberté pour tous les salariés, d'intervenir et de s'exprimer sur tout ce qui concerne leur vie au travail, leur activité professionnelle ainsi que l'organisation du travail et les choix stratégiques de l'entreprise (fiche n°18);
  • des droits pour une véritable liberté de se syndiquer, ainsi que des droits et des moyens pour l'organisation syndicale (fiche n°19);
  • le droit pour tous les salariés à une représentation collective quels que soient leur statut, l'entreprise et sa taille (fiche n°20).
C'est pour mettre en œuvre ces propositions dans la belle institution b<>com que je me suis impliqué dans la préparation de l'élection des délégués du personnel, entreprise de moins de 50 salariés dont les élus DP relaient les réclamations individuelles et collectives de leurs collègues, sont informés et consultés sur la vie économique de l'entreprise et sur l'organisation du travail, ainsi que sur les conditions de travail, hygiène et sécurité.

Pas de vote CGT sans liste CGT.

Les six bonnes raisons de se présenter sur une liste CGT
  1. porter les voix de mes collègues et leur permettre de voter pour la CGT;
  2. ne jamais être isolé pour résoudre les problèmes de la vie en entreprise et trouver le soutien de la CGT pour apprécier la stratégie de l’entreprise avec ses analyses et ses propositions;
  3. agir sur ma vie et celle de mes collègues en matière de travail, salaire, cotisations sociales ou mode de management;
  4. donner du sens à mon engagement professionnel en participant à la vie de l’entreprise, au-delà du travail, sur un champ élargi d’intervention;
  5. renforcer un syndicat utile, accessible et solidaire, le premier de France tous collèges, deuxième chez les cadres, pour obtenir des droits individuels et collectifs et l’égalité professionnelle femmes/hommes;
  6. ouvrir un nouvel espace de liberté et de démocratie avec la CGT, où les salariés pensent et décident d’agir en toute indépendance.
 Arrivé au bout de ma carrière professionnel, je tiens à faire connaître la CGT que je connais depuis le commencement des années 1990, celle qu'ont dessiné Louis Viannet, Bernard Thibault et bien d'autres (Jean-Christophe Le Douigou et Christian Roche plus proche de moi). J'ai participé au 45ème congrès de la CGT, celui du centenaire, celui du renouvellement des statuts. Je n'ai vraiment milité que depuis ce congrès, durant les vingt ans qui ont changé la CGT.


Il est temps de juger sur les faits.

En France, il y a pluralité syndicale. Mais le vingtième siècle a brouillé l'image des syndicats qui devient plus forte que le contenu de ce qu'ils propose. Un quart de siècle après la chute du mur de Berlin, la CGT apparaît encore comme la courroie de transmission du parti communiste. La CFDT profite de cette image, en particulier dans les services de direction, mais peine de plus en plus à cacher son affiliation au pouvoir socialiste (accord national interprofessionnel sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploipacte de responsabilité - la solution Medef-CFDT, les deux acceptés aussi par la CGC et la CFTC). 


Il est temps de se positionner sur le contenu et non plus sur une image qui manipule les opinions:
  • le nouveau statut du travail salarié garantissant à chacune et à chacun des droits individuels et leur transférabilité (Fiche n°6);
  • les repères revendicatif de la fédération des activités postales et de télécommunications - la FAPT;
  • les orientations de l'union général des ingénieurs, cadres et techniciens - l'UGICT;
  • le travail de la délégation de la CGT au CE d'Orange Ouest - CGTOO.
Se syndiquer pour être
respecté et reconnu.
En France, il n'est pas nécessaire d'adhérer à un syndicat pour bénéficier des accords comme dans les pays du nord de l'Europe. En France, se syndiquer, c'est se différencier - moins de 8% des salariés. Se syndiquer à la CGT, c'est endosser une image qui ne correspond plus à la réalité, mais qui est toujours bien présente dans les entreprises.

Nous sommes nombreux à penser qu'il est temps de réagir contre l'instabilité et l’opacité qui s’installent sur nos emplois, contre le sentiment d’être isolé, de ne pas avoir prise sur les évènements et d’avoir du mal à surmonter les difficultés de la vie professionnelle.

Nous sommes nombreux à se sentir concernés par l'exigence de respect des droits et de reconnaissance du travail que nous faisons.

Les dix priorités pour les cadres

  1. Sécuriser l'emploi - pour porter nos projets de vie, nous voulons un statut de travail qui permette de donner confiance aux partenaires de la vie pour un logement, un crédit, etc.
  2. Sécuriser les salaires - nous voulons un salaire qui tienne compte du niveau d'étude et de l'expérience professionnelle avec une embauche avec un salaire au moins égal au plafond de la sécurité sociale (3129€) pour un cadre débutant et une carrière en vingt ans garantissant au moins le doublement du salaire.
  3. Garantir l'égalité professionnelle entre hommes et femmes - nous voulons une remise à plat des grilles de classification des métiers à prédominance féminine pour garantir la reconnaissance salariale et le déroulement de carrière identique à celui des hommes.
  4. Re-légitimer le rôle du cadre - nous voulons intervenir sur les organisations du travail, en tant qu'acteur managérial et acquérir un rôle contributif permettant de mieux répondre aux défis de notre époque, en redonnant du sens au travail et en questionnant sa finalité.
  5. Réorienter le rôle des managers - nous voulons développer la coopération plutôt que la concurrence entre collègues, réorienter le rôle des managers vers la restauration et l'animation du collectif de travail, le sens du travail, le partage de l'expérience et la coopération transversale entre services.
  6. Instaurer un droit d'alerte et de propositions alternatives - pour répondre aux préoccupations sociales, économiques et environnementales, nous voulons revaloriser le rôle du cadre en garantissant le plein exercice de notre profession et de notre responsabilité sociale par la mise en place d'un droit d'alerte et de propositions alternatives assorti d'une protection pour le lanceur d'alerte.
  7. Rendre l'évaluation pertinente - Nous voulons une évaluation qui permette de négocier les moyens et les charges de travail pour que l'apport individuel soit reconnu en tenant compte de la dimension collective du travail.
  8. Respecter l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle - nous voulons un encadrement des plages horaires des réunions et de l'usage des outils numériques en dehors des heures collectives de travail afin de limiter les abus.
  9. Encadrer le temps de travail - nous voulons un forfait jours qui permette de préserver la santé de chacune et chacun en conformité avec la durée légale du temps de travail.
  10. Reconnaître les années d'études dans les droits à retraite - nous voulons que les années d'études  qui entraînent une rentrée tardive dans la vie professionnelle soient prises en compte dans le calcul des droits à la retraite.
Contre le poids de l'argent, nous avons le nombre. Pour obtenir ce que nous voulons, le mieux c'est d'agir nous-mêmes. Se syndiquer à la CGT est un moyen efficace pour agir.