Du 4 au 8 octobre, aux Rendez-Vous de l’histoire de Blois, dont Le Monde est partenaire, historiens et économistes s’interrogent sur les révolutions économiques du XXIe siècle.
[Le Monde - Les débats éco du samedi 30 septembre 2023]
« C’est dans la diversité et l’abondance du vivant qu’il faudrait investir pour que l’espèce humaine survive aux crises écologiques en cours », estiment les deux chercheurs Harold Levrel et Antoine Missemer. Ils prônent une économie de « coévolution », où les interactions entre les êtres humains et les autres espèces sont placées au centre des attentions.
L’économiste Anne-Laure Delatte constate que « malheureusement, la majorité des subventions et crédits d’impôts a été versée aux secteurs les plus émetteurs de carbone ». Elle dénonce le tour de passe-passe budgétaire qui permet de sous-évaluer le poids écologique des subventions aux entreprises.
« L’investissement en cours dans les technologies bas carbone va peser sur le redéploiement des chaînes de valeur mondiales », observe l’économiste El Mouhoub Mouhoud. Il explique comment la diffusion des technologies numériques et la course à la décarbonation de l’industrie et des transports vont favoriser un principe de proximité dans les échanges internationaux.
« A l’innovation technologique, nous devons opposer une innovation politique d’ampleur », ajoute la politiste Asma Mhalla. Selon ses analyses, la remise en cause de nos catégories du réel par le flot des technologies appelle la construction d’un nouveau récit démocratique.