Après un petit trimestre de vie parlementaire, la gauche s’est trouvé un sujet propre à la fracturer. La gauche du travail s’est levée contre la gauche des allocations. Pourtant, ni François Ruffin, ni Fabien Roussel ne militent pour la diminution ou la disparition des allocations. Pourtant, Jean-Luc Mélenchon ne milite pas pour la destruction du travail et des emplois.
Mais laissons là la politique spectacle dont les plus mauvaises pièces ont tant d'impact sur la vie des gens. Allons au débat essentiel, celui qui va pousser le maximum de nos concitoyens à intervenir .
Le travail produit la valeur ajoutée et n’en perçoit que les deux-tiers (moins cette année). La valeur ajoutée appartient donc pleinement au collectif de travail et cela doit se voir en termes de décisions au sein de l’entreprise, au sein de l’unité de production, école, poste, centre de sécurité sociale ou maison de santé.
Les champs de la bataille du travail ne se limitent pas à une affaire de pouvoir d’achat, mais plutôt de pouvoir tout court. Parler de partage de la valeur ajoutée c'est voler le travail. C'est lui qui permet de réparer l'outil de production (amortissements), c'est lui qui rembourse les dettes, c'est lui qui fournit le bénéfice pour conforter les fonds propres (report à nouveau) et pour gratifier les actionnaires (dividendes) et les salariés qui le méritent (primes).
En mars prochain, la CGT convoque son congrès confédéral. Il est temps de poser aujourd’hui le débat sur le travail dans toutes ses dimensions : le sens du travail, les conditions de travail, le partage entre vie privée, vie professionnelle et repos, le prix du travail, l’émancipation personnelle et la démocratie dans l’organisation du travail.
Préparons le congrès, militons pour une réforme systémique du travail. |
La CGT est totalement armée pour cette bataille avec ses repères revendicatifs visant à valoriser qualification et expérience pour dynamiser l’économie et avec la décision de l’Ugict (son organisation pour les ingénieurs, cadres et techniciens) de donner à l’entreprise un statut juridique distinct de celui de la société d’actionnaires. La démocratie en entreprise est fondée sur la propriété de la valeur ajoutée entière au collectif de travail.