Après la déroute produite par la fin du mandat Hollande, la présidentielle 2017 a fait émergé quatre courants d'opinion représentant chacun de 15 à 18% des inscrits au premier tour : le front national (Le Pen), la république en marche (Macron), la droite (Fillon) et la gauche non socialiste (Mélenchon). Au second tour, Macron a réuni sur son nom deux fois plus de Français que Le Pen. La lettre de mission de Macron est claire: préserver la République contre l'extrême droite. Mais son programme n'est adopté que par un Français sur cinq lors de la présidentielle.
Sur les quatre premiers courants du premier tour de la présidentielle, deux ressortent du filtre des législatives: la république en marche et la droite. Les porteurs du programme de Macron arrivent en premier avec 17%, mais restent minoritaires avec moins de deux Français sur cinq. Le miracle de la cinquième République leur donne quand même une majorité absolue à l'Assemblée nationale avec plus de 53% des sièges.
Dès son élection, fort de ses 306 députés, Macron finit le travail qu'il a commencé sous Hollande avec les lois "travail", réforme la formation professionnelle, insère nombre de cavaliers dans la loi PACTE, réforme la SNCF, poursuit la nationalisation de la sécurité sociale et le remplacement des cotisations sociales par l'impôt, supprime l'ISF, met en route sa réforme des retraites, etc.
Depuis la fin 2018, le macronisme essuie de nombreuses contestations et manifestations: les gilets jaunes, la réforme des retraites, l'hôpital, etc. Mais le débat politique glisse du contenu des réformes au maintien de l'ordre et le macronisme étant son périmètre du libéralisme à un autoritarisme qui fait l'objet de nombreuses critiques de la part d'acteurs des manifestations, de journalistes qui les couvrent, de soignants et fait l'objet de rapports d'Amnesty international. Cet autoritarisme produit de nouvelles lois sources de nouvelles manifestations.
Libé du 1er mars 2021 |
Quel échec, cet épisode présidentiel! 2022 arrive et nous restons sans solution. La gauche est divisée, la droite glisse lentement vers l'extrême droite. Le risque d'une finale Le Pen / Macron est grand et Macron ne saura plus mobiliser ceux qu'il a heurté. Le risque? Une présidente d'extrême droite avec peu de députés et de nombreux groupes politiques à l'Assemblée nationale? Peut-être l'ouverture?