Un grand patron défend les ordonnances faites pour la petite entreprise un jour avant que la ministre Pénicaud affirme qu'il s'agit de corriger le développement de l'histoire d'un "code du travail pour et par les grandes entreprises et les syndicats": une loi de décentralisation selon elle, alors que la majorité des "petites entreprises" sont en situation de sous-traitance, en concurrence directe avec leurs pairs au bénéfice des grandes entreprises.
Antoine Frérot l'affirme: Il s'agit de lever les barrières psychologiques des employeurs: devant les risques de ne pas pouvoir débaucher les "petits employeurs" ne s'engagent pas. La réforme n'est pas l'élément d'un processus qui produirait des emplois, mais un pari qui devrait donner confiance. "L'arrivée de Macron fait naître l'espoir." Mais la France a une culture de contestation, mais "la majorité silencieuse peut faire entendre sa voix et il faut lui donner la parole".
Antoine Frérot: "Sur 100 de chiffre d'affaire, 33 vont aux salariés, 50 aux fournisseurs, 10 à l'Etat et aux collectivités et 3 à 5 pour les actionnaires." Déjà, il y a un trou de 4 à 2 sur le dernier chiffre!
Le chiffre d'affaire n'est pas la richesse, c'est la valeur ajoutée qui mesure la richesse de l'exercice. Il faut donc multiplier les chiffre par deux, ce qui fait 66% pour les salariés (la moyenne française), 20% pour l'Etat et les collectivités (avec un impôt sur les société à 30%) et 6 à 10 pour les actionnaires (plus de 10 fois l'intérêt du livret A).
La parole aux auditeurs...
Nicole Ferroni fait le parallèle entre l'eau qui fait vivre l'invité de 8h20 et les mots que déverse la chroniqueuse.
C'est le meilleur résumé du discours d'Antoine Frérot.
L'entretien mené par Nicolas Demorand a déstabilisé Muriel Pénicaud au point de bien montré à quel point la loi a bien comme premier objectif de détricoter le code du travail dont il ne faut pas attendre mécaniquement des créations d'emplois. Le gouvernement compte sur la réforme du travail présentée, la réforme de la formation à venir et la conjoncture renforcée par la confiance que doit donner cette politique aux entrepreneurs!
Pour elle, l'inégalité entre employeurs et salariés viendrait du défaut de formation des salariés! Il n'y a pas de candidats "pas que" parce que les salariés ont peur!
Où est la sécurité dans la réforme? Le gouvernement compte sur la réforme de la formation professionnelle pour assurer cette sécurité.
Il faut écouter les réponses données par la ministre aux auditeurs, en particulier pour construire le nouveau modèle du système de production qui émancipe chacun en toute sécurité.
Il faut combattre cette réforme de casse du droit du travail pour un pari dont la réussite pour l'emploi est conditionné - c'est la ministre qui le dit - à une réforme à venir (la formation professionnelle) et à la conjoncture. Mais la ministre a ouvert un chantier en parlant de conseil d'entreprise et de codécision. Pour qu'un bien commun apparaisse, il faut réformer l'entreprise, ou plutôt former l'entreprise. Elle n'est actuellement qu'un nœud de contrats. Il faut lui donner un statut juridique.
Misons sur la réforme de l'entreprise, celle qui prenne en compte la contribution réelle de chacun et lui donnera un véritable statut juridique*.
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* C'est la première décision du 17ème congrès de l'union générale des cadres, ingénieurs et techniciens de la CGT.