Le débat sur le revenu universel connaît une certaine vivacité. Il est nourri par de nombreux spécialistes, partisans ou opposants, et ce débat semble potentiellement infini dans la mesure où le revenu universel connaissant des définitions différentes et contradictoires, il est fort difficile de savoir ce dont on parle.
La présente contribution n’entend pas ajouter une pierre au débat sur le revenu universel lui-même, mais montrer, prudemment, que ce débat, dans les termes où il est posé, présente davantage les caractéristiques d’une diversion que celles d’un champ de bataille sur lequel il serait urgent de prendre position. En revanche, il est possible de prendre appui sur le projet de revenu universel pour revendiquer des évolutions rapides du système social actuel.
Derrière cette expression commune se cachent des projets divers, parfois contradictoires. Si ce débat reflète des évolutions sociales et des aspirations réelles (garantie de revenu, droit à l’emploi, réduction du temps de travail, autonomie), il semble aussi être l’occasion d’une forme de diversion autour d’un simple slogan, alors qu’on peut douter de sa mise en oeuvre prochaine (partie 1).
Pourtant, ce débat est porteur d’enjeux idéologiques structurants autour des droits sociaux, de la lutte contre le chômage et la précarité et du salaire. Par certains aspects, l’idéologie qui sous-tend le revenu de base peut apparaître en contradiction avec la double dynamique historique de mise en sécurité sociale des travailleurs et la réduction du temps de travail (partie 2).
Pour ne pas se laisser fasciner par un terme mal défini, ou céder à la diversion d’un débat « pour ou contre », nous proposons de souligner les éléments structurants qu’ont en commun les horizons de la mise en sécurité sociale (et notamment du projet CGT de Nouveau statut du travail salarié ) et les aspirations des promoteurs du revenu de base (partie 3).
Mise en perspective du débat sur le « revenu de base » Michaël Zemmour (PDF - 868.8 ko)
L'analyse de la CGT (NVO octobre 2016)