Le Medef n'a pas pu imposer sa solution au problème posé par le déficit de l'Agirc et l'épuisement des réserves en 2018. L'organisation patronale veut créer des abattements sur les pensions complémentaires entre 62 et 65 ans pour retarder l'âge effectif de la retraite et fusionner l'Arrco et l'Agirc pour faire participer les employés à la retraite des cadres.
Les négociations devraient reprendre en octobre. Mais :
- CFDT et CFTC sont prêtes à lâcher avec des abattements moins forts que ceux proposés par le Medef. C'est la solution souhaitée par le gouvernement qui y voit un moyen de voir l'âge effectif de départ à la retraite reculer sans avoir à s'impliquer.
- FO accepterait les abattements contre une certaine augmentation des cotisations.
- Quant à la CGC, elle met en préalable à toute acceptation la pérennisation du statut cadre mis à mal par la fusion Arrco-Agirc.
Pour obtenir l'adhésion à son projet, le Medef va travailler en juillet et en août en organisant des rencontres bilatérales.
Mais le projet du Medef embarque aussi le gel des pensions complémentaires. Cette mesure est celle du projet qui "rapporte" le plus : elle produirait 1,9 Md€ en 2017 et 3,2 Md€ en 2020. Bien sûr, cette mesure ne "rapporte" que s'il y a de l'inflation.
En face des propositions du Medef, la CGT propose d'utiliser quatre leviers pour financer les retraites complémentaires:
- l'égalité salariale femmes/hommes;
- l'alignement des taux de cotisation;
- l'augmentation de la garantie minimale de points;
- la mise en place d'une cotisation patronale sur l'intéressement, la participation et l'abondement aux plans d'épargne entreprise.
L'âge effectif de départ à la retraite et le niveau des pensions ne constituent pas des variables d'ajustement. Ce sont des ambitions sociales, des éléments de projet de société. Pour résorber les déficits et préserver le niveau des pensions sans reculer l'âge de la retraite, il faut que nous soyons nombreux à signer la pétition.