Est ce qu’il faut une société du plein emploi ou de la pleine activité ? Que serait une société du plein emploi et du bon emploi ? Comment mettre la formation au cœur de la société et de la vie de chacun et chacune ? Comment répondre au chômage de masse vécu dans les quartiers ? (Etats Généraux du Parti Socialiste)
Belle alternative : plein emploi ou pleine activité ! C’est le plein emploi qui permet à chacun de vivre et de faire vivre sa famille à partir des revenus primaires sans risquer d’être traité d’assisté. Mettre en balance le plein emploi et la pleine activité, c’est compliquer le monde, c’est affaiblir la gauche en la divisant.
Activité-emploi, c’est le travail, rémunéré ou non. Le flou a bien servi la réforme des retraites. Avec l’allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps. Mais le retraité qui fait de l’accompagnement scolaire, qui intervient dans une épicerie sociale ou aide des jeunes à construire sa recherche d’emploi travaille. Il n’est pas rémunéré, mais sa pension lui permet de vivre. Rémunération et travail sont indépendants, mais la première soutient et rend possible le deuxième.
En fait, trois situations de travail se succèdent tout au long de la vie après l’enfance normalement intégrée dans la vie de la famille : les études supérieures ou l’apprentissage, l’emploi et la retraite. La société doit permettre à ces trois situations d’offrir à chacun de vivre pleinement sur le partage de la richesse produite par le travail employé dans une entreprise, un projet productif.
Parler de chômage de masse comme question centrale à résoudre par une politique spécifiques pour les quartiers, pour les jeunes, pour les femmes ou les sans qualification, c’est évacuer le fait que le plein emploi peut être obtenu quel que soit la quantité de travail disponible par un ajustement du temps de travail.
La société vivable et durable que fabrique la croissance de la productivité, c’est celle dont Keynes parlait à ses petits-enfants. Celle où l’Homme a un seul problème, celui d’utiliser la liberté que lui laisse le peu de temps nécessaire à produire ce dont a besoin la société.
Le bon emploi, c’est celui qui ne mobilise chacun pas plus qu’il ne faut pour que tout le monde participe à la production des richesses dans « la force de l’âge », s’il le faut quinze heures par semaine en trois jours entre trente et cinquante ans. Dans les quartiers comme ailleurs, il faudra alors apprendre à vivre « oisif et riche ».
La formation, la culture, c’est l’avenir de l’Homme, ce qui lui permettra de bien vivre sa liberté, son oisiveté.
Il faut garder la rémunération de toutes les périodes de la vie de tous par un emploi dans la période centrale de la vie de chacun.
Le cœur de la société et de la vie de chacun, ce n’est pas d’abord ce qui va lui permettre de construire son emploi, mais ce qui va lui permettre de construire sa vie. En effet, c’est sa formation initiale dans le cocon familial qui fait défaut à beaucoup de personnes, sa formation en apprentissage ou supérieure, sa formation tout au long de la vie dont peut bénéficier son emploi si l’intelligence des directions de ressources humaines dans les entreprises le permet et son activité en retraite.
Le véritable problème du siècle à venir, si les problèmes d’aujourd’hui sont traités correctement, c’est d’apprendre à vivre riche et oisif.