27 mai 2018

La société en débat

Trois processus font société : l’autorité, la compétition et le clientélisme. Après la Révolution française, les débats du 19ème et du 20ème siècle se sont limités à ne prendre en compte que les deux premiers au travers de deux organes : l’État et le Marché. Mais le clientélisme n’a jamais disparu, il est seulement resté ignoré et caché.

Aujourd’hui, la puissance des réseaux qui se tissent au sein de la famille, à l’école (la grande), au travail (Macron, le meilleur de l’inspection de finances), met en cause la démocratie portée par l’État et la transparence du Marché.

L’autorité ou la compétition sont des moteurs qui, confortent la vie en société et en assurent la vitalité. Mais ignorer la logique du clientélisme est le plus sûr moyen de produire l’échec de l’autoritarisme ou de la compétition.

La révolution de 1917 a fait rêver toute une génération qui voulait croire aux lendemains qui chantent. Elle s’est heureusement terminée par la chute des murs sensés empêcher ses citoyens de la fuir. À sa tête, des bandes rivales se soutenaient et se faisaient la guerre pour étendre leurs avantages particuliers autant que leur pouvoir.

En 1973, les américains de Nixon ont accompagné les putschistes de Pinochet pour briser l’espoir d’un pays soulevé par l’élection d’Allende en 1970. La junte a nettoyé la population de ses éléments insuffisamment dociles et n’a disparu qu’avec la disparition du soutien des présidents américains plus démocrates.

Depuis les années 1980, la compétition envahit le monde. Le mouvement s’est renforcé à la fin de la décennie avec la chute du communisme réel : plus d’alternative. La richesse des pays augmente, des pays du tiers monde du 20ème siècle émergent sur la scène internationale, la Chine devient un Grand.
Mais les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. La pauvreté absolue diminue, mais de plus en plus de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (60% de la médiane des revenus distribués) au sein de leur pays. C’est le plus sûr moyen d’alimenter la guerre entre les pays dominées par une religion en guerre ou d’alimenter le terrorisme en jeunes gens perdus.
Il faut avoir un réseau maintenant pour trouver un stage ou du travail. Mais le clientélisme ne peut servir tout le monde et nombreux seront les exclus. C’est pourtant le pivot de la transformation actuelle qui semble s’imposer à tous.

L’autorité a besoin d’un contre-pouvoir et la compétition de régulation autoritaire. Le monde a besoin d’initiatives, d’intelligence sociale et de proximité.

Il y a de la richesse au niveau du pays (le PIB) et au niveau micro (la valeur ajoutée de l’entreprise).
  • Pour éradiquer la pauvreté, la richesse du pays doit permettre à chacun de vivre au même niveau que ses concitoyens, ne laisser personne en dessous du seuil de pauvreté. La seule solution pour y arriver consiste à limiter l'échelle des salaires. Dans ce salaire, il faut y mettre trois dimensions : le droit de vivre au niveau de la richesse du pays et se libérer de la subordination à l'employeur, mais aussi le devoir de se former, de se cultiver, ainsi que de travailler.
    Ma proposition est de fixer la première dimension au niveau du seuil de pauvreté actuel (1000€ par citoyen majeur et 500 € par mineur), la deuxième dimension pour valoriser la qualification sur cinq niveaux séparés par un écart de valeur de 20% et le troisième niveau pour mettre au travail avec une carrière qui, si elle est pleine (travail, formation, démarche de mobilité à temps plein de 18 à 60 ans) double le salaire de départ. En utilisant les 2/3 du PIB comme actuellement, les salaires de tout adulte seraient compris entre 1300 € et 3 300€.
  • La valeur ajoutée de l'entreprise doit alimenter la distribution de salaire aux citoyens (2/3) et produire un profit utilisé par l'entreprise pour assumer ses charges (réparation des actifs et rembourser les avances représentant 2/3 des ressources en moyenne) et produire un résultat partagé en mise en ressources pour conforter l'entreprise (1/3) et le reste distribué pour moitié en dividendes pour les actionnaires (rémunération de l'initiative) et en primes (rémunération des fonctions particulières, de l'engagement et de la responsabilité).

La portée limitée de la propriété des actionnaires (moins de 1/3 des ressources en moyenne) et la reconnaissance de l'apport en capital du travail (production de la valeur ajoutée dégageant le profit pour réparer les actifs et rembourser les avances des banques (2/3 des ressources en moyenne) rend nécessaire un gouvernement partagé (1/3 pour la SA, 2/3 pour le CT structuré en collège de la direction et collège des employés).

Les meilleurs stratèges, les premiers de cordée touchent le salaire citoyen, des primes s'ils s’engagent dans un projet et des dividendes s'ils investissent.

Le capital social a une valeur d’usage (affichée au bilan) et une valeur de marché (échangée à la bourse par exemple) sensible aux mouvements de la bourse ; on peut penser que ces mouvements tiennent un minimum compte de l’efficacité de l’entreprise à rendre service et produire un profit suffisant pour réparer correctement ses actifs et conforter ses ressources.

La société des actionnaires possède son capital social, le collectif de travail le reste des fonds propres et la banque les fonds non remboursés.