4 juin 2019

La solidarité

"La gauche n'a pas le monopole du cœur.", c'est avec cette phrase que Giscard d'Estaing a gagné la présidentielle de 1974 contre Mitterrand. Depuis, la gauche s'est limité a mobilisé les cœurs et a oublié l'exigence de transformation de la société. La droite, rassemblée par Macron, en a fait son pouvoir.

Y-a-t'il une différence entre la solidarité de droite et celle de gauche?

La solidarité de droite, la charité

Pour la droite, la société est structurée en deux groupes: les premiers de cordée qui entreprennent et donnent du travail en employant des salariés ou, de plus en plus, en achetant les services d'un autoentrepreneur plus fragile sur le marché des service qu'une entreprise de service aux entreprises. Bien sûr, la quantité d'emploi disponible n'assure pas un travail à tout le monde ou suffisamment bien payé pour pouvoir vivre en bénéficiant pleinement du développement de la société, ni suffisamment stable pour faire des projets.

Mais la droite a du cœur et prévoit de déployer sa solidarité avec les exclus, les précaires. Elle grandit ainsi l'idée qu'elle se fait de son modèle de société comme dame patronnesse avec ses institutions de charité sans songer à la honte de soi-même que cette charité génère dans l'esprit de ses pauvres enfermés dans cette situation.

Ceux qui travaillent, c'est-à-dire ceux qui ont un emploi, n'ont aucun pouvoir sur la destination du profit qu'ils produisent.

Appelons ce modèle de société par la droite le modèle capitaliste.

La solidarité de gauche, la qualification

Pour la gauche, la société est constituée de personnes qui ont des qualifications enrichissant leurs activités considérées comme travail, seule source de création de richesse. La solidarité exprime le fait que chacun reçoit selon sa qualification et son expérience un salaire alimenté par une cotisation sur le PIB, somme des valeurs ajoutées des collectifs de travail.

Personne n'est stigmatisé comme bénéficiaire d'allocation de soutien, à partir de l'âge de 18 ans (majorité citoyenne) chacun est encouragé à augmenter sa qualification et à construire son expérience jusqu'à sa libération au plus fort de son évolution, vers la cinquantaine, comme retraité.

Mais la répartition des salaires n'est pas la seule condition d'une solidarité de gauche, le collectif de travail doit avoir le pouvoir de choisir l'utilisation du profit qu'il produit.

Appelons ce modèle de société le modèle communiste.

L'entreprise

La formation de collectifs de travail est nécessaire pour mener de grands projets dans des unités de production suffisamment stables. Et le nombre de ces unités de production indépendante est nécessaire pour prévenir toute tendance à la dictature.

Au fil des exercices, le collectif de travail répare les actifs, rembourse les avances des banques et produit le bénéfice qui devrait alimenter les ressources de l'entreprise. En moyenne, la société d'actionnaires a fourni moins d'un tiers des ressources. Son pouvoir absolu n'est pas légitime. L'entreprise dépasse la société d'actionnaires. Il faut donner à l'entreprise un statut distinct de celui de la société d'actionnaires et un gouvernement proportionnel à la contribution de chaque acteur constitutif: en moyenne, un tiers à la société d'actionnaires, deux tiers au collectif de travail.

La propriété du collectif de travail sur l'entreprise est d'usage et ne peut être vendue. Seul le capital social peut être vendu avec le pouvoir qu'il représente dans l'entreprise, pas plus. Aucune entreprise ne disparaîtra si le collectif le veut ainsi.

Cette réforme de l'entreprise peut être menée dans le modèle capitaliste et peut constituer la base d'un programme commun à la gauche.