25 mai 2019

Les jeunes retraités

Macron dit privilégier ceux qui travaillent et taxe les retraités d'une nouvelle CSG pour exonérer de cotisation sociale l'employé. Il bloque l'évolution des pensions. Est-ce pour autant privilégier le travail?

Nous sommes un certain nombre de "jeunes retraités" en bonne santé, avec une pension pas trop éloignée de son salaire avec un réseau social nourri d'activités multiples. "Nous travaillons, non pas par un cumul emploi-pension comme la réforme y engage, mais en assumant comme pensionnés notre qualification. Les plus qualifiés et les mieux pensionnés de ces jeunes retraités s'organisent dans des activités publiques collectives, y compris économiques, souvent dans la continuité de de leur vie de travail subordonné, mais en inventant des organisations du travail et des relations à la demande non marquées par la subordination et le marché puisque leur pension rend cela possible. Il y a trop peu de recherches pour un inventaire systématique de cette inventivité." (Friot,2019)

En ne reconnaissant pas ce travail des jeunes retraités qui "profitent de leur pension pour travailler libérés du marché du travail, de la subordination à un employeur, de la production de marchandises sous la tyrannie du temps de travail", Macron abîme le travail. En prenant l'inflation comme repère d'évolution des pensions, les "réformateurs" ont cassé le lien qui rattachait la pension au travail, ils ont abîmé le travail.

"Il n'y aura plus qu'un actif et demi pour chaque retraité" justifient "les réformateurs". Mais l'assiette  ne doit pas rester limité à la masse salariale, mais étendue à toute la valeur ajoutée. S'il y a trois fois moins d'actif par retraité, le PIB a été multiplié par trois. L'argument des "réformateurs" est aussi bête que celui qui aurait dit au début du 20ème siècle, que la France allait mourir de faim à la fin du siècle en apprenant la chute du nombre d'agriculteurs que le siècle allait connaître.

Le paysage de la retraite récente devrait faire l'objet de recherches et de débats, du travail pour les CESE européen, national, régional, comme pour les conseils de développement des métropoles.

L'Homme travaille toute sa vie et ce travail est la seule source de richesse. Il doit en bénéficier au niveau du développement économique de son époque, toute sa vie.
---
Bibliographie

Friot, B. (2019). Le travail, enjeu des retraites. Paris: La Dispute.